Page:Le Degré des âges du plaisir, suivi de L’École des filles, 1863, T2.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 9 —


mienne pour me baiser et veulent me mettre leur main sur mes tetons, disant qu’ils prennent plaisir à les toucher. Pour moi, je ne prends aucun plaisir à tout cela.

— Au moins les laisses-tu faire quand ils veulent toucher ces endroits-là ?

— Vraiment, non, ma cousine, car ma mère m’a dit qu’il ne fallait pas souffrir de pareilles libertés.

— Pauvre innocente, dit Suzanne, sais-tu bien que ton ignorance me fait de la peine.

— Que voulez-vous dire, ma cousine, demanda Fanchette, y a-t-il donc quelque chose dans la conduite des hommes à mon égard qui ait quelque motif que je ne sache pas ?

— Eh ! sans doute.

— Alors, dites-le moi bien vite, de grâce, afin que je le sache.

— Voilà, reprit Suzanne, ce que c’est que de toujours écouter sa mère et de ne prêter jamais l’oreille à ce que nous disent les hommes.

— Ah ! mon Dieu, dit Fanchette à moitié effrayée, qu’est-ce que les hommes peuvent donc nous apprendre ? On dit qu’ils sont si méchants.

— C’est encore ta bonne femme de mère qui te