Page:Le Degré des âges du plaisir, suivi de L’École des filles, 1863, T2.djvu/17

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— Allons, je suis forcée de convenir que je ne sais pas quel est le plaisir dont vous me parlez si vous ne me l’expliquez plus clairement.

— Mais, dit Suzanne, est-il possible que ces hommes qui te parlent quelquefois et particulièrement M. Robinet ne t’en aient rien dit ?

— Non, ma cousine, je vous jure, et si c’est quelque chose de bon, ils n’ont pas eu la charité de me le dire.

— Comment, si c’est quelque chose de bon, mais c’est ce qu’il y a de meilleur au monde, et ce qui m’étonne, c’est que M. Robinet, qui t’a toujours montré plus d’affection que les autres, ne t’en ait rien dit ; il faut que tu lui aies causé quelque déplaisir.

— Hélas ! non, au contraire, ma cousine, répliqua vivement Fanchette, il le sait bien ; quand il soupire et se plaint auprès de moi, loin de lui causer du mal, je suis toujours la première à lui demander ce qu’il a et à lui dire que je voudrais de bon cœur pouvoir faire quelque chose pour son soulagement.

— Ah ! je commence à comprendre votre mal à tous deux ; mais quand il te dit qu’il t’aime, ne lui dis-tu pas que tu l’aimes aussi ?