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Page:Le Disque vert, nord, tome 2, 1922 - 1924.djvu/829

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Puis la malade s’en est prise à sa sœur, à sa belle-sœur qu’elle a refusé de voir, aux infirmières qui, à son avis, dérobent l’argent qui lui est destiné et sont jalouses d’elle ; elle est entourée de femmes de mauvaise vie ; elle n’est pas dans un hôpital, mais dans une maison hantée, dans une maison de prostitution : « Je ne sais si ce que je dis est vrai, rectifie-t-elle, ce sont peut-être des idées ».

On lui conseille de faire la noce ; les jeunes gens qu’elle a connus autrefois ont donné de l’argent aux infirmières pour qu’elles la fassent se prostituer afin qu’elle leur rapporte de l’argent ; elle a des voix dans la tête : « C’est une voix basse, chuchotée ; c’est comme une pensée ».

Elle a entendu : « On l’aura par la toilette ». La voix de Loulou lui dit : « Tu es ma petite chérie. Ecris-moi. Viens ».

On lui a annoncé qu’elle était mariée, qu’il fallait « qu’elle prenne un genre et devienne prétentieuse ». On veut la faire aller « dans un endroit où il y a des divans » ; on lui commande de choisir un amant ; il lui semble qu’on lui parle par des tuyaux.

En notre présence, nous l’avons vu écouter des voix qui disaient : « Tu dis cela à un docteur, eh bien, ça va, on fera quelque chose de toi ». Une autre fois : « Je t’aime… Jaloux d’un pucelage ». On sait tout ce qu’elle pense ; elle est obligée de répondre « en pensée, parfois en parlant ». Quelqu’un la prend sous sa volonté. Elle a la tête vide, quelque chose derrière est percé… Sa figure change. On lui aplatit le visage au