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Page:Le Franc - Grand-Louis l’innocent, 1925.djvu/136

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GRAND-LOUIS L’INNOCENT

Grand-Louis était sur le seuil, enveloppé de sa pélerine. Son vieux chapeau de feutre enfoncé jusqu’aux oreilles et attaché sous le menton jetait de l’ombre sur son visage amaigri envahi de barbe.

Il tenait le bol à fleurs entre ses longs doigts.

Elle courut à lui :

— Quelle folie ! Je vous avais dit que j’allais revenir.

Elle le fit s’étendre sur le divan. Juste­ment Vincente arrivait et les deux femmes le mirent au lit. Il grelottait un peu, mais il s’enfonçait dans les couvertures avec une expression de bien-être, et après avoir bu, il s’endormit. La flamme du foyer éclairait le visage penché au bord du lit bas.

Le vieux M. de Pontbihan arriva vers la nuit, guilleret et intrigué, très content d’être appelé à la lande.

En voyant le Grand-Louis couché dans la grande salle, il fit une grimace, prêt à retour­ner sur ses pas.

Ève le prit par le bras, avec douceur, et le mena jusqu’au milieu de la pièce, sans paraître soupçonner sa mauvaise grâce. Elle le débarrassa de son chapeau, de sa canne, l’aida à retirer son pardessus, l’étourdit de