Page:Le Franc - Le wattman - nouvelle canadienne inédite, Album universel, 29 septembre 1906.djvu/10

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jours, qu’elle lui souriait même et rougissait en le remerciant quand il lui ouvrait la porte pour descendre du tramway ; mais il n’eût jamais osé lui parler, lui, wattman, Wilfrid Lacombe, si un jour le hasard ne lui était venu en aide.

À la suite d’un accident arrivé à l’usine d’électricité, le courant fut brusquement coupé et le trolley, n’amenant plus la force motrice, le lourd véhicule resta « en panne », un soir, avant d’être au bout du parcours ; les voyageurs, après maintes réclamations inutiles ou réflexions intempestives, comprirent qu’ils n’avaient autre chose à faire qu’à achever pédestrement leur route. La jeune fille était descendue comme les autres et, immobile au milieu de la voie mal éclairée, elle semblait hésiter à s’y aventurer.

Lacombe fit appel à tout son courage, et s’approchant d’elle :