Page:Le Franc - Le wattman - nouvelle canadienne inédite, Album universel, 29 septembre 1906.djvu/11

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« Voulez-vous me permettre de vous reconduire, mademoiselle, dit-il. Peut-être, depuis que vous faites le trajet sur mon « char » me connaissez-vous assez pour que je puisse me permettre cette offre… Je me sens un peu responsable vis-à-vis de vous de l’embarras où vous vous trouvez.

— Oh ! il n’y a pas de votre faute, répondit-elle avec un peu de timidité dans la voix. Allons, ajouta-t-elle d’un ton plus résolu, semblant prendre un parti, partons, puisque vous avez l’obligeance de m’accompagner, ma tante va être inquiète.

Ils se mêlèrent tous deux au flot des voyageurs. La jeune fille parlait peu et hâtait le pas, désireuse d’arriver au logis. Au bout de trois quarts d’heure de marche, ils s’arrêtèrent devant une petite maison de briques, au milieu d’un jardinet d’où montait dans l’obscurité l’odeur des roses.

Au coup de sonnette, une femme âgée vint ouvrir et cherchant à reconnaître les silhouettes arrêtées à la porte :

— Est-ce toi, Aline ? dit-elle d’une voix anxieuse.