Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/368

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grandir les aspirations autonomistes de la principauté. Le clergé non conformiste, ici encore, fut le grand facteur de la rénovation. Né du peuple, il ne s’en est jamais écarté, lui parle sa langue, vit avec lui et de sa vie. Tout son effort est tendu vers la conservation du patrimoine national ; il n’en veut aliéner aucune parcelle ; il multiplie les écoles ; il fonde des revues et des journaux[1] ; il ressuscite les coutumes abolies. C’est à lui, par exemple, qu’on doit la restauration de ces Eisteddfodau[2], sortes d’assises poétiques et musicales, dont l’origine remonterait aux premiers temps du bardisme et qui étaient placées sous la direction du Gorsedd beird ynys Prydain. Et peut-être cette origine est-elle moins ancienne : il y a quelque brume et bien de la légende sur le bardisme des douze premiers siècles. Mais il paraît avéré qu’à partir de 1300 au moins jusqu’au temps du fameux Iolo Morganwg, l’un des deux seuls membres de l’ancien Gorsedd qui survivaient au moment de la restauration de ce collège philosophico-

  1. D’abord le Trysorfa Gwybodaeth (Trésor de la science kymrique}, — 1774 — et le Cylchgrawn Cymraeg (Revue kymrique) — 1793. De nos jours il faut citer Y Banner Cymru (la Bannière de Galles) : Y Genedl (la Nation) : Y Husern (le Fanal) ; Heddyw (le Quotidien); Y Cerdovr (le Chanteur); Y Geninen (le Poireau) ; Y Werin (le Peuple), etc. Il y a même un journal gallois pour enfants, le Cymru’r plant (l’Enfance galloise).
  2. Les restaurateurs officiels des Eisteddfodau furent Williams Owen, dit Pughe, Owen Jones et Edward Williams, dit Iolo Morganwg. Mais, sans l’appui du clergé indigène, il est bien certain que cette restauration eût été impossible.