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Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/369

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poétique, les bardes gallois réussirent à tenir de temps à autre une Eisteddfod solennelle. On en cite une notamment, que présida en 1570 William Herbert, comte de Pembroke, le grand patron de la littérature galloise et le même qui fonda la célèbre bibliothèque de néo-gallois du château de Rhaglan, détruite plus tard par Cromwell. Dans une autre, tenue à Bowpyr en 1681, sous la direction de sir Richard Basset, les membres du congrès procédèrent à une révision complète des anciens textes bardiques, Lois et Triades. Mais ces assemblées solennelles du Gorsedd avaient fini par tellement s’espacer qu’on n’en gardait plus mémoire dans le peuple. Leur restauration fut certainement due en partie à l’influence d’un clergé assez habile pour glisser sur ce que l’institution avait de suspect dans ses origines et ne faire attention qu’au renfort qu’elle apportait à l’idée nationaliste. Remises par lui en honneur, les Eisteddfodau n’ont pas eu un temps d’arrêt depuis 1819. Le Gorsedd, qui en assume la direction, est une manière de libre institut, recruté dans toutes les classes de la société ; les lords y coudoient les bourgeois ; l’égalité est la loi commune, et cette égalité est assurée par deux règlements du Gorsedd : l’un qui décide que chacun des sociétaires recevra, en entrant dans l’association, un nom symbolique sous lequel il sera seulement connu des affiliés ; l’autre qu’un costume identique revêtira tous les membres dans les Eisteddfodau, blanc pour les druides, vert pour les ovates et bleu pour les bardes. Je sais tout ce qu’on peut dire de ces mises en scène tapageuses. Et il est possible