Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 4, 1924.djvu/138

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car Marguerite Petibon, restée veuve, ne put longtemps se plier au célibat. Elle se défiait encore de sa vertu à 70 ans ! Pour lui éviter de trop rudes assauts, elle écouta les propositions d’un certain Gratiet, qui avait le même âge qu’elle, et convola avec lui en justes noces.

— J’aime mieux me remarier, disait-elle, que de risquer un accident.

Et elle disait à d’autres :

— Le bon beurre se fait dans les vieux ribots.

Marc’harit, comme Sancho, avait un proverbe pour toutes les circonstances.

Nous savons déjà que Yann, contrairement à l’opinion courante, n’est pas né à Plouguiel, mais dans une commune voisine : Plougrescant. À son tour, le secrétaire de la mairie de cette commune, M. Leizour, a bien voulu compulser pour moi les anciens registres paroissiaux. Il y a trouvé, après d’assez longues recherches, l’acte de baptême que je transcris plus loin. En m’en adressant copie, M. Leizour me faisait remarquer que l’acte de décès du barde — si erroné déjà — se trompe également sur l’âge du défunt, qu’il dit être de soixante-dix sept ans : Yann avait seulement, quand il mourut, soixante-quinze ans et sept jours.

Extrait des registres paroissiaux de Plougrescant. — Jean Marie Le Guen, fils légitime de Pierre Le Guen et de Marie Henry, né le 24 décembre mil sept cent soixante-quatorze, a été baptisé le même jour par le soussignant recteur, Parein et Mareine (sic) ont été Jean Le Pruennec et Françoise Perrieit, qui, avec le père présent, ont déclaré ne savoir signer. ------J.-M. Le Ny, Recteur de Plougrescant.