Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 4, 1924.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nes (À Marcelle, Les Amours jaunes, — qui ont donné leur nom au recueil, — Rondels pour après) ou exotiques (Sérénade des Sérénades et Raccrocs) ; dans le second groupe, les pièces bretonnes et maritimes (Armor et Gens de Mer).

La division n’a rien d’arbitraire, tant le caractère des pièces est bien tranché généralement. Le Poète contumace, par exemple, qui termine les Amours jaunes, se passe « sur la côte d’Armor », mais son lyrisme tout intime le classe d’emblée dans le premier groupe. C’est d’ailleurs — avec des trous et les inévitables coq-à-l’âne — une des plus belles pièces de cette série, qui en contient tant de déconcertantes et, pourquoi ne pas dire le mot, de franchement insupportables.

Pour les Amours jaunes, comme pour Sérénade, Raccrocs, etc., le verdict de Huysmans, aggravé par M de Gourmont, serait parfaitement acceptable en somme, s’il faisait la part plus large aux beautés de premier ordre qui étincellent « dans ce fouillis ». Du petit nègre ? Ma foi oui, ou presque. La phrase s’achoppe à cet instant, ou, prodigieusement elliptique, emportée dans un vent de folie, n’est plus qu’une ruée de syllabes quelconques. On s’y perd, et l’auteur n’est peut-être pas logé à meilleures enseignes que son lecteur. Il y a chez lui un besoin visible de l’ahurir et peut-être de s’étourdir lui-même. Un cliquetis perpétuel d’antithèses, les alliances de mots les plus baroques, du charabia romantique et de l’argot de barrière, des blasphèmes et des calembours, des pirouettes et des génuflexions, que ne trouve-t-on pas dans cette première partie du recueil ?

Que n’y trouve-t-on pas en effet ? Écoutez ceci, qui est la finale d’un sonnet « espagnol » intitulé Heures :