Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 4, 1924.djvu/246

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minées, il déclara que, dans l’avenir, le nouveau-né n’aurait pas à s’en plaindre. Suivant le système phrénologique de Gall, elles annonçaient de belles facultés intellectuelles. La prédiction se réalisa tôt. Quand cette grande sœur commença à donner au tout petit les notions élémentaires de la science, il y mordit d’un superbe appétit : « Encore ! réclamait-il après chaque leçon. Encore ! ». Le supérieur du collège Saint-Charles, de Saint-Brieuc, où Louis Duchesne fit ses études classiques, a recherché, dans les anciens palmarès de l’établissement, quels furent les succès scolaires de l’académicien. Il eut tous les premiers prix, sauf un seul : celui de thème latin. Mgr Duchesne ne fut jamais un « fort en thème ». On s’en doutait. Ceux-là finissent, généralement, sous-chefs de bureaux dans une administration provinciale ».



Pas toujours. Retenons cependant, de cette preste et jolie page, où je croirais volontiers que l’intéressé collabora, que Mgr Duchesne, de bonne heure, montra un goût très vif pour les sciences. Nous comprendrons mieux que, plus tard, après avoir failli se diriger vers l’École Polytechnique, il aborda l’histoire par son côté le moins conjectural, qui est l’érudition.

On ne conçoit point aujourd’hui qu’un historien ne soit point un érudit. C’est une opinion qui n’était pas si courante il y a une cinquantaine d’années où, malgré l’autorité de Fustel et son exemple, l’on avait encore de l’histoire une conception beaucoup plus oratoire que scientifique. Chez Mgr Duchesne, dans ses mémoires, dans ses articles d’érudition, le