Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 4, 1924.djvu/50

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Voilà, dans ses grands traits, l’aménagement intérieur d’une ferme plougastéloise. Ceux de mes lecteurs qui ont visité des fermes trégorroises, léonardes ou vannetaises, pourront faire la comparaison.

Précisons, maintenant, certains points de notre inventaire. Ce qui frappe tout de suite, quand on pénètre au rez-de-chaussée d’une maison de Plougastel, c’est la profusion des lits-clos et des vaisseliers. Ils sont, avec la table, les bancs et une horloge, les seuls meubles de la pièce. Lits et vaisseliers, même en sapin et de fabrication moderne, ont du cachet et une certaine grâce un peu lourde, comme la race. On n’y retrouve ni les fuseaux ni les roues des meubles cornouaillais. Les motifs ornementaux de ces meubles-ci auraient plutôt du rapport avec les spirales et les courbes du style Louis XV. Tels quels, antiques ou modernes et toujours cirés, vernissés, polis comme des miroirs, ils contrastent par leur richesse avec la pauvreté des bancs-tossels qui sont en bois blanc et sans la moindre moulure. Le lit-clos isolé près de la fenêtre, en face de la table, et qui est réservé aux maîtres, est généralement aussi le plus finement ouvragé et le mieux accoutré du logis. Un bénitier avec son buis, des images de sainteté, des devises pieuses brodées à la main autour d’un Sacré-Cœur ou du monogramme de Jésus-Christ, sont accrochés extérieurement aux panneaux de chaque lit. À Godwin-Vihen, près Saint-Gwénolé, une affiche, rapportée par la femme Hérou d’une retraite à Lesneven et collée par elle sur le mur, près de son lit, lui répète matin et soir :

    massifs également en pierre sur lesquelles on pose les bassines, jarres, etc., avec un conduit percé dans le mur pour l’écoulement des eaux grasses) et le charnier en granit, avec couverture en bois, adossé généralement au premier des lits et lui servant de banc.