Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/108

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voir, répétait-il comme se parlant à lui-même.

Francésa dressa l’oreille.

— Voir quoi, tad ?

— On ne sait jamais, continua le vieillard. Et se tournant vers Francésa : Chérie, il ne faut parler à personne de ce que nous avons découvert là, à personne. Ça ferait des bruits et il vaut mieux les éviter. Nous tenons toujours Le Coulz ; bien sots si nous le lâchions ! Il est riche, il est bon cultivateur… Oui, oui, ne m’interromps pas… Je sais ce que tu vas dire, qu’il n’est si riche que parce que son grand-père nous a volé nos terres… Mon Dieu, volé, volé, il faudrait s’entendre… Il les a payées à l’État, après tout, pas grand’chose, non, oh ! non, c’est vrai, mais, enfin, il les a payées… Et puis, qu’est-ce que tu veux ? Le petit-fils n’est pas cause, lui, n’est-ce pas ? Je suis content de parier qu’il n’en sait rien. Il est honnête. C’est certain. Sans ça, est-ce qu’il t’aurait demandée en mariage ? Il n’aurait pas osé. Ah ! s’il était de moitié dans le secret de son grand-père, je ne dis pas. Mais on peut l’interroger en dessous, sans qu’il s’en aperçoive. Tu verras…

— Je ne comprends pas, tad, dit gravement Francésa. Explique-toi…