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Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/109

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— C’est pourtant assez clair… Voyons, chérie, mets-y un peu de bonne volonté… Il n’y a pas de meilleur parti pour toi dans le canton, il n’y en a pas… Et si Le Coulz est honnête au sens que je dis, il a beau s’appeler Le Coulz et descendre d’un acquéreur de biens nationaux…

— Assez, tad, dit Francésa en se levant. Cette fois, j’ai trop bien compris…

Le vieillard la regarda, troublé malgré lui.

— Tant qu’il ne s’est agi, dit Francésa, que d’un homme comme les autres, plus ou moins riche seulement, je me suis tue. Celui-là ou celui-ci, puisque tu repoussais Thomassin, peu m’importait. Aujourd’hui, tad, tu as la preuve que Le Coulz est le petit-fils d’un voleur et qu’il n’est riche que de notre spoliation… Tu as entendu la parole de ton père mort ; elle est encore au fond de tes oreilles avec le nom de ceux qu’elle a marqués ; et c’est toujours Le Coulz que tu veux pour gendre… Cette forfaiture que tu m’imposes, non, je ne l’accepte pas. Pour moi, tad, je te le dis, j’aimerais mieux tomber morte à tes pieds que d’épouser Le Coulz…

Elle s’était tue que le vieux Prigent écoutait toujours. Pour la première fois une volonté