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Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/111

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XI


Louis Thomassin était, depuis huit jours, le fiancé en titre de Francésa. Les amoureux n’avaient plus besoin de se cacher du vieux Prigent pour qu’il ne surprît pas leurs rendez-vous. Ils ne se troublaient point des menaces qu’avait proférées Le Coulz en recevant son congé. Ils s’aimaient de leur amour grave et doux, ouvertement, et leur joie se lisait dans leurs yeux.

Prigent avait repris peu à peu à la santé ; mais il lui restait, en parlant à sa fille, comme un tremblement dans la voix, et, avec elle, son geste n’était plus aussi décidé. Il semblait bien qu’il se fît violence, certains jours, pour accueillir Thomassin. Il avait des retours, de subites velléités de ressaisir son autorité perdue et de l’affirmer, définitivement et irrévocablement, en flanquant à la porte son futur gendre. Un regard de Francésa l’arrêtait.