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Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/115

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Kristenien, ann aluzon evit ar garantez Doué : « Chrétiens, la charité pour l’amour de Dieu. »

Prigent entendit la messe et les vêpres dans le transept qui est la partie des églises bretonnes réservée aux hommes et où ils suivent l’office debout, les bras croisés ; il prit rang dans la procession et revint avec elle à l’église où l’on chanta un dernier cantique à saint Golgon, et, pendant qu’aux femmes et aux enfants de l’assistance le prêtre imposait l’étole et récitait à chaque imposition l’évangile de saint Jean qui préserve de la peur, il franchit le portail et gagna une des hôtelleries volantes dressées de la veille par les débitants de Ploumanac’h et de Trégastel à l’usage des pèlerins.

La tente où il entra, étroite et longue et bouchée à l’une de ses extrémités par un pignon de grange, était déjà pleine à déborder, et il eut quelque mal à se frayer un passage parmi le va-et-vient des buveurs. Il réussit enfin à se caser. On lui servit comme aux autres un verre d’eau-de-vie blanche, l’unique denrée du boyau avec le cidre, et lentement, comme il était en pays de connaissance, il but, trinqua,