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Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/117

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endormis. Prigent ne se gardait pas beaucoup mieux que les autres, mais son verbe restait encore assez net, quoi qu’il y mît de passion inconsciente. Un des voisins avait engagé la conversation sur le mariage de Francésa, dont la date n’était point encore fixée. On ignorait communément le coup de fortune du douanier et l’on s’étonnait que le bonhomme eût accédé à sa demande. Le Coulz avait été remercié sans autre raison qu’il ne convenait pas à la jeune fille. C’était d’ailleurs un homme taciturne et qui ne confiait point ses affaires aux gens. Le jour même on l’avait vu qui suivait les offices et la procession comme si de rien n’était ; il semblait parfaitement calme, et personne n’eût su dire ce qu’il y avait au fond de son cœur. Seule, Coupaïa, comme il passait près d’elle, la procession achevée, avait tiré son mari par la manche et avait dit assez haut pour que Le Coulz entendît :

— Tiens ! Celui-là qui passe, c’est celui qui a manqué d’épouser Francésa…

Il s’était retourné, une colère aux yeux,

— Et toi, qui es-tu ?

Mais Coupaïa s’était faufilée aussitôt dans la foule, et il n’aurait pas su son nom, si Salaün,