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Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/118

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qui n’avait pu s’esquiver en même temps qu’elle et qu’il maintenait, ne lui avait révélé de force. Il lâcha l’homme sans plus insister ; il s’informa, seulement, de ce qu’était cette Coupaïa ; on le lui dit et qu’elle était la belle-sœur du douanier, mais il ne s’expliqua pas le ton étrange qu’elle avait mis à ses paroles.

Ce nom de Francésa, ainsi rejeté sur la route, l’avait troublé du reste plus que tout. L’eau-de-vie ne le posséda pas jusqu’à lui ôter sa préoccupation ; elle l’accrut plutôt, et quand il entra à la fin, d’auberge en auberge, dans la tente où discutaient le vieux Prigent et ses amis, il y avait distinctement dans ses yeux tout ce qu’il avait refoulé jusque-là dans son cœur. Néanmoins, la rumeur de l’auberge, l’opacité des derniers plans, son inquiétude même l’empêchèrent de remarquer d’abord la présence de Prigent ; celui-ci non plus ne le vit point qui s’asseyait de l’autre côté de la table, à cinq ou six pas de lui, et continua de causer. Ne se cherchant point, ils auraient peut-être quitté la tente sans s’être aperçus. C’est le nom de Francésa qui, derechef, mit le feu aux poudres. Le vieux Prigent en était à rabâcher pour la vingtième fois à la compagnie et