Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/123

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Coupaïa est vaincue et n’essaiera plus de lutter.

Elle regarde de ses yeux morts dans les cendres… On gratte à la porte… Une voix humble, tremblante, qui marmonne :

— Un morceau de pain, bonnes gens, pour l’amour de Dieu…

Et, comme personne ne répond, la porte s’ouvre doucement ; une mendiante, une vieille, pliée en deux sous un gros sac de route, regarde, fouille un moment l’ombre de ses yeux de souris et, quand elle aperçoit Coupaïa qui a l’air de dormir, reprend à voix plus haute pour la réveiller :

— Un morceau de pain, jeune femme, au nom du bon Dieu.

Cette fois, Coupaïa l’entend et se retourne. Du pain ! Oh ! il y en a maintenant en suffisance au logis ; ce n’est plus le pain qui manque. Elle indique l’armoire à la mendiante, et celle-ci, avec la familiarité douce des bonnes gens de la Bretagne, ouvre les battants, prend le pain et le couteau et se taille un morceau à sa guise dans la miche toute fraîche.

Elle referme l’armoire. D’un petit coup d’épaule, elle rajuste son sac trop lourd et elle va s’en aller comme elle est venue, tranquil-