l’un et l’autre d’un trouble inexprimable : elle, en reconnaissant Le Coulz, et lui, la femme qui l’avait désigné du doigt à Golgon et qui était la belle-sœur de son rival.
Cependant, il l’aida à se remettre sur ses pieds. Coupaïa n’était point blessée grièvement ; le choc avait porté contre la mâchoire, qui s’était un peu démise et qui saignait. Il voulut lui essuyer la bouche, mais elle le repoussa.
— Non, ce n’est pas la peine, dit-elle.
— N’importe, répliqua l’homme, tu as eu de la chance tout de même.
— Ah ! dit Coupaïa, peut-être que tu aurais mieux fait de me laisser écraser.
— Ça dépend, répondit l’homme sans bien comprendre. Qu’est-ce qui t’arrive ?
— Rien, répondit-elle farouchement.
Elle avait beau s’efforcer, elle n’était pas maîtresse de ces premiers mouvements, tout instinctifs, et chaque fois qu’elle sentait une curiosité peser sur elle, fût-ce en bonne part, son âme se rebroussait avec la même sauvagerie.
— À ton gré ! murmura l’homme. Et, se tournant vers ses chevaux qui s’ébrouaient dans le serein : Hue ! cria-t-il…
D’un bond, Coupaïa se planta devant lui,