Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/139

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heureuse. Elle ne remarqua point que cette joie n’avait commencé d’éclater qu’après qu’elle se fût mise en route avec Coupaïa.

Tant d’entreprises avortées, sans qu’elle pût s’expliquer leur échec autrement que par une intervention diabolique, avaient rendu Coupaïa extrêmement défiante, et, si bien machinée que fût la dernière, elle n’osa espérer dans son succès que quand elle eut l’entière certitude du départ de Thomassin et du consentement de Francésa.

Cependant les deux femmes étaient arrivées devant l’île ; mais il y avait encore un peu d’eau sur la chaussée, et elles durent y entrer jusqu’à mi-jambe. Francésa voulait demeurer sur la grève.

— Nous avons trois heures devant nous, dit-elle à Coupaïa. Nous n’avons pas besoin de nous presser. J’ai prévenu tad que je ne rentrerai qu’à sept heures, et Louis non plus ne sera pas de retour auparavant. Laissons la mer se retirer…

Mais Coupaïa craignait que Le Coulz ne les eût devancées et qu’il ne fût las d’attendre. Elles retroussèrent leurs jupes et passèrent. Morvic paraissait désert. Le soir commençait à tomber ;