Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/140

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le ciel était bas et gris ; la mer s’en détachait à peine et, dans cette uniformité, le soleil, au ras de l’horizon, faisait une petite tache pâle pareille au rond d’une vitre dépolie. Comme elles venaient d’entrer dans la maison, le sable grinça au dehors sous un pas rapide et presque aussitôt on frappa d’une façon particulière à la porte, dont Coupaïa, par précaution, avait assujetti le verrou.

— Ne te dérange pas, dit-elle à Francésa, ce doit être Yves-Marie…

Elle alla ouvrir et fit semblant de s’étonner en reconnaissant Le Coulz. Celui-ci était tout défait, les yeux rouges, la voix sifflante ; il répéta gauchement la leçon que lui avait soufflée Coupaïa : son mari tombé dans un trou de carrière et qui s’était cassé la jambe. Elle prit un air affolé, criant, pleurant, s’arrachant les cheveux, mais ne répondant point autrement aux paroles de Francésa, qui s’était levée et qui voulait l’accompagner.

Le Coulz barrait la porte. Quand Coupaïa fut sortie et que la jeune fille essaya de la suivre, il referma brusquement ses bras sur elle et la colla d’une étreinte contre la cloison…

Francésa se sentit perdue ; mais, si coura-