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Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/183

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tîmes de l’église. L’échec de ces trois tentatives nous avait convaincues de la culpabilité des G… Mais, pour ne pas leur faire de peine, en arrivant à Hengoat, nous leur dîmes que tout s’était bien passé.

Peut-être n’est-il pas inutile d’ajouter que Marguerite, soit directement, soit par l’intermédiaire de quelque mendiante, avait fait des tentatives analogues à l’église d’Hengoat et que la consultation n’avait pas été plus heureuse : « On fut obligé d’allumer les cierges deux ou trois fois, dit un témoin, Marivonne André, et encore ils brûlaient mal. » Mais Marguerite, plus forte que les Sorts, se roidissait contre le ciel qui semblait l’abandonner. Yves-Marie, au contraire, commençait visiblement à vaciller : sans sa femme, lovée dans son ombre, qui lui faisait honte de sa faiblesse lui soufflait ses réponses et ses attitudes et le remontait un peu, il n’eût offert aucune résistance à l’instruction. Malgré tout, pendant les obsèques de la victime, il eut un moment de défaillance, constaté par l’acte d’accusation, mais dont l’enquête ne tira aucun profit, et voici l’étrange explication qu’on en donne dans la contrée :

Le recteur (curé) d’Hengoat était alors M. Gélard, ecclésiastique du plus grand mérite et qui passait pour versé dans la connaissance des choses de l’Au-Delà.

— Ne vous tourmentez pas, dit-il aux personnes qui venaient l’informer du crime. L’assassin se révélera de lui-même. Il assistera aux obsèques, il pénétrera même dans l’église, mais la force lui manquera devant les tréteaux funèbres et il s’affaissera ; qu’on ait soin de ne pas le relever : il confessera son crime.