Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/33

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sur les deux joues, sans rancune, vieux frère…

Ils s’embrassèrent, mais Salaün tremblait encore et ne s’abandonna pas.

Comme ils allaient entrer dans le village, des creux d’un rocher voisin une voix chevrotante héla Loïz-ar-béo. Salaün l’entendit le premier et se retourna.

— On t’appelle par là, dit-il à son frère,

— Où ça ?

Ils marchèrent vers la roche.

— Mais c’est Môn-ar-Mauff, dit Thomassin. Salaün recula instinctivement.

— Je te laisse…

Et il se signa et récita un pater, pendant que Thomassin, tout bas, causait avec la vieille.

— Tu as vu Francésa ?

— Oui, répondit la vieille. Et je n’ai rien de bon à t’annoncer, filleul. Son père refuse.

— N’importe. Peux-tu te rendre cet après-midi à Keraliès ?

— La route est à tout le monde. Mais que ferai-je à Keraliès ?

— Tu diras à Francésa qu’il y a du nouveau et qu’il ne faut point encore désespérer.

— C’est toute la commission ?

— Non, non, Môn, ne t’en va pas si vite…