Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/58

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et dur à la besogne. C’est le meilleur parti de tout le canton pour une fille comme toi. Réfléchis.

Au ton de son père, elle comprit que l’affaire était nouée. Elle en parla le soir même à Louis. Que résoudre ?… Tout compté, Thomassin possédait à peine cinq cents francs de revenu net. Il y fallait joindre sa solde de douanier, qui se montait à neuf cents francs ; mais, comme il n’y avait pas apparence que le bonhomme permît à son gendre de rester dans la douane, on ne pouvait faire fond que sur les rentes.

Francésa résolut pourtant de lui tout avouer. Au matin, comme il l’embrassait, elle lui dit d’abordée :

— Tad[1], j’ai réfléchi.

Le bonhomme la regarda avec un sourire de malice.

— Ça te tente donc enfin, le mariage, kézic[2] ?

— Oui, dit-elle. Et raffermissant sa voix qui tremblait un peu : Seulement, tad, tu seras peut-être surpris de mon choix, c’est Louis Thomassin que je voudrais épouser.

Le bonhomme faillit suffoquer.

  1. Père.
  2. Chérie.