Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/59

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— Tu dis Louis Thomassin, le maltôtier ?…

— Oh ! répliqua vivement Francésa, il donnera sa démission ; il a déjà travaillé la terre à l’Ile-Grande, chez sa mère, et puis, tad, il a cinq cents livres de revenu…

— Mais Le Coulz en a quinze cents !

— Le Coulz ne me plaît pas, dit Francésa.

— Et c’est le maltôtier qui te plaît peut-être ? Ah ! misère de sort ! Il ne manquait plus que cela, maintenant… Un maltôtier ! Un gabelou !… Le gredin t’a ensorcelée, ce n’est pas possible. Mais, foi de Prigent, comme Dieu est Dieu et saint Jean son cousin, tant qu’il n’aura que ses quatre sous et sa bonne mine à t’offrir, tu ne l’épouseras pas ou j’y crèverai…

Et, lui tournant le dos, il siffla Loul et sortit.




V


Ce soir même, Francésa, toute triste, mais résolue à lutter de volonté avec son père, fit part à la vieille Môn de l’insuccès de sa ten-