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Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/81

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— Il n’y a donc pas de suif ici ? dit-il. Ou nous prend-on pour des chats ?

Coupaïa alluma une chandelle et la posa sur la table. Salaün s’assit en face du douanier.

— Eh bien ! reprit celui-ci, ça avance-t-il, l’installation ?

— C’est fini, répondit Salaün.

— Bon, je verrai ça quand j’aurai astiqué mon fusil.

Il était tout gai, le visage allumé par une brume froide de septembre qui s’était abattu au serein sur la lande, diaprant de gouttelettes l’acier du chassepot. L’opération terminée, il se leva :

— Voyons l’installation, maintenant.

Ils entrèrent tous les deux dans la petite chambre du fond où Coupaïa avait allumé un feu maigre.

— Eh ! dit le douanier, pas besoin de ménager la bourre, Coupaïa. J’en ai trois grands tas sur l’aire.

Il poussa du pied une jonchée d’ajoncs ; mais une des branches s’accrocha au châlit et fit tomber la grosse médaille de cuivre qui y était pendue.

— Diable d’idée, dit le douanier, d’aller