Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/99

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— C’est toi, Francésa ? dit-il sans lever les yeux, la reconnaissant à la légèreté du pas. Je t’espérais pour empaqueter les graines… Tu as été voir l’incendie ?

Il croyait que la jeune fille avait suivi à Landrellec les curieuses de Keraliès ; mais elle attendait Môn dans l’après-midi et n’avait point bougé des alentours.

— Non, tad, dit-elle, ces choses-là font trop de peine à regarder…

Elle prit sur le bord de la fenêtre la petite fiole de verre qui servait d’écritoire et s’assit à la table, en face du vieillard. Celui-ci continuait son triage. Il déposait les graines sur des carrés de papier de différente grandeur qu’il tirait au hasard d’une manne d’osier. Quand les tas étaient faits, il les passait à Francésa, qui les empaquetait et inscrivait au dos leur désignation : Parc-en-eil, parc-izellan, parc-bihen. Toujours économe, le vieux Prigent utilisait à ces empaquetages les papiers de sa famille, masse encombrante et vaine dont il n’eût jamais songé à examiner le contenu.

— Et de quatre ! dit-il en poussant vers la jeune fille un dernier tas. Inscris : Parc-braz, chérie.