Page:Le Goffic - Poésies complètes, 1922.djvu/209

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Et, de voir onduler leurs coiffes de batiste,
Un biniou lointain, mystérieux et triste,
Tout bas se lamentait en eux.

III


Ce biniou plaintif et tendre,
Vous allez de nouveau l’entendre,
Mais non plus en rêve, non plus
Comme ces rumeurs étouffées
Que le vent chasse par bouffées
Sur les eaux mortes des palus.
 
Ô parias de la grand’ville,
Ployés sous un labeur servile
Dans les usines des faubourgs,
Terrassiers, chauffeurs, mercenaires
Qui, dans les halls pleins de tonnerres,
Tanguez comme des bateaux lourds,

C’est dans l’aube d’un gai dimanche
Qu’elle va monter, claire et franche,

La voix du magique instrument,