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IV
AVANT-PROPOS

Félix Hémon, ce maître écrivain, le plus sincère peut-être des passionnés de la Bretagne, et qui, nous l’espérons, lui reviendra tout entier quelque jour, Hémon n’est pas un triste. Anatole Le Braz, avec ses somptuosités à la Rubens, n’est pas un triste. Et Le Goffic, non plus, ce Breton pur sang, chroniqueur merveilleux, dont les Enquêtes au cœur du pays breton sont tout simplement des chefs-d’œuvre. Sans doute, il y a beaucoup de tristes, dans la Pleïade de Tiercelin : mais il ne leur a pas donné l’exemple : Tiercelin n’est pas un triste. J’en passe, et des meilleurs, n’est-ce pas, Durocher ?

Donc, la tristesse bretonne est une légende à détruire. Ce tout petit livre s’y emploiera de son mieux.

Il n’a, d’ailleurs, d’autre mérite que d’être « breton ». Or, ce compliment, qui m’a été fait bien souvent par des lecteurs de « l’Andouille », de « La Randonnée du Lièvre », du « Lutrin de Monseigneur Graveran », n’est pas à dédaigner, par le temps qui court. Faire des choses bretonnes, qui soient bretonnes, ce n’est pas aussi banal qu’on pense.

N’est pas breton qui veut.

Je sais bien qu’il existe des écrivains « bretons » fort connus, qui n’ont jamais écrit une ligne réelle-