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Page:Le Messager Évangélique, Vol. 2, 1861.pdf/428

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Le Messager Évangélique.

chose en dehors de lui. Il le remet, pour ainsi dire, aux soins du pédagogue, et quand cet homme déclare avoir appris tout ce que le pédagogue avait à lui enseigner, le Seigneur lui applique une autre pierre de touche, beaucoup plus propre à manifester ce qu’il est au fond, en l’invitant à laisser le monde et à prendre la croix. C’était là beaucoup plus que ce à quoi il était disposé. Le monde avait trop de charmes et trop d’éclat à ses yeux, et la croix lui paraissait trop repoussante, pour qu’il fût capable d’adhérer à une telle invitation. Dans la balance des affections de son cœur le monde avait bien plus de poids que Christ. Tout irait suffisamment bien pour lui, s’il pouvait obtenir la vie éternelle et retenir en même temps les jouissances du monde. Le cœur est ingénieux à rechercher les moyens de posséder autant que possible des deux mondes à la fois. Mais cela ne se peut faire. Si un homme vient à Christ pour marchander la vie éternelle, il en trouvera certes le prix infiniment au-dessus de ses moyens ; tandis que, comme nous allons le voir bientôt, si un homme vient comme un mendiant, il obtient gratuitement tout ce dont il a besoin ; si un homme vient en voulant faire, il faut lui dire ce qu’il y a à faire ; si un homme vient comme un pécheur, on lui dit ce qu’il doit croire.

Toutefois, il se trouvera toujours que la croix de Christ est trop pesante pour que qui que ce soit s’en charge, avant d’avoir vu Christ cloué à cette croix pour lui et pour son salut. En outre, « le chemin montant à Jérusalem, » c’est-à-dire le chemin que Jésus suivait alors, et que doivent suivre tous ceux qui marchent sur ses traces, sera trouvé trop rude pour tous, excepté pour ceux qui ont les « pieds chaussés de la