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Page:Le Messager Évangélique, Vol. 2, 1861.pdf/431

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Le chemin qui monte à Jérusalem.

sentier qui conduisait à Jérusalem ; c’est pourquoi, quand ils sont appelés à aller affronter ces difficultés, ils sont effrayés et tremblants. Ils ne devaient pas, comme l’homme riche, s’en aller « tout triste, » par l’impuissance de surmonter l’influence des richesses de ce monde ; mais ils suivaient Jésus dans la frayeur et dans la crainte à cause de la rudesse et de l’obscurité de ce chemin, le long duquel il les conduisait. Cependant leur cas était évidemment bien différent de celui de l’homme riche : ils avaient la vie, et n’avaient pas besoin d’en « hériter » par des œuvres de loi, ou par des actes de renoncement. Mais alors, s’ils désiraient suivre Christ, ils avaient à calculer la dépense, car il était « en chemin, montant à Jérusalem. » Il avait dressé sa face résolument pour aller rencontrer toutes les puissances de ténèbres rangées en bataille, ainsi que le mépris, l’opprobre, l’inimitié et les moqueries de ceux qu’il était venu sauver.

Et remarquez quel amour indiquent ces paroles : « Jésus allait devant eux. » Il se place lui-même sur le front de la bataille ; il s’expose aux armées coalisées de la terre et de l’enfer. « Voici, nous montons à Jérusalem ; et le Fils de l’homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes ; et ils le condamneront à mort, et le livreront aux nations. Et ils se moqueront de lui, et le fouetteront, et cracheront contre lui, et le feront mourir ; et il ressuscitera le troisième jour » (Marc X, 33, 34). D’un regard ferme il contemple la scène tout entière, mais dans sa grâce il omet à dessein un des éléments de l’inexprimable amertume de la coupe qu’il va boire, savoir son abandon et son reniement par ceux qui avaient tout quitté pour le suivre.