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Page:Le Messager Évangélique, Vol. 2, 1861.pdf/443

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Correspondance.

Correspondance.

Nous avons reçu d’un de nos abonnés une lettre dont nous allons donner un extrait :

« Je viens de lire pour la quatrième fois l’article du Messager Évangélique, n° 20, intitulé : « Pour moi, vivre c’est Christ. » Ce que l’auteur dit à l’occasion de ces paroles, est sans doute excellent, car c’est toujours une excellente chose que de nous pousser à être les imitateurs de Paul, comme lui-même l’était de Jésus-Christ. Mais cet article n’explique pas précisément ces paroles, j’en ai donc cherché l’explication, je crois l’avoir trouvée, et rien ne m’a autant humilié. Leur sens, selon moi, n’est pas seulement : « Pour moi, vivre c’est réaliser Christ, » car Paul exprime sa pensée en disant simplement : « Pour moi, vivre c’est Christ et mourir est un gain. » C’est là (comme au reste toutes les Écritures de Dieu) une de ces paroles que le croyant ne peut comprendre que par le Saint-Esprit. À leur manière aussi et en les appliquant à leur souverain ou à leur capitaine, certains hommes ont pu ou pourraient exprimer un sentiment analogue à celui qui animait l’apôtre. Ainsi nous pouvons bien nous représenter la vieille garde de Napoléon I, s’écriant : « Pour nous, vivre c’est l’Empereur, et mourir est une gloire. » Quel attachement, quel dévouement, quelle disposition à tout souffrir pour leur chef, quelle volonté décidée de vivre et de mourir pour lui ! Ainsi donc, c’est le cri de l’enthousiasme, mot qui, d’après le dictionnaire, signifie : « Émotion extraordinaire de l’âme, causée par une sorte d’inspiration, ― tout noble mouvement de l’âme qui excite à des actes