Aller au contenu

Page:Le Messager Évangélique, Vol. 2, 1861.pdf/460

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
456
Le Messager Évangélique.

qu’elles s’appliquent non pas à ses perspectives futures, mais à son service dans le présent — non pas à sa patrie céleste, mais à sa marche sur la terre — non pas à ses privilèges éternels, mais à sa responsabilité actuelle. Paul était un serviteur aussi bien qu’un fils ; et il s’exerçait lui-même et tenait son corps en sujétion, de peur que, de quelque manière, il ne fût désapprouvé[1] dans son service. Le corps est un bon serviteur, mais un mauvais maître ; et s’il n’est pas tenu en bride, il peut rendre le serviteur de Christ tout à fait impropre à l’accomplissement de la charge sainte et élevée, confiée à sa responsabilité. Un homme peut être un enfant de Dieu, et cependant être a désapprouvé » comme serviteur de Christ. Pour servir Christ d’une manière utile et efficace, il faut renoncer à soi-même, savoir se juger soi-même, se tenir dans l’humilité, se gouverner et se contrôler soi-même. Nous ne devenons pas enfants de Dieu par ces exercices, mais très-certainement nous ne serons jamais des serviteurs de Christ utiles et bénis, sans ces exercices.

Cette distinction est bien simple et fort importante. Nous sommes trop portés à nous imaginer que la question de notre sécurité personnelle est la seule qui ait de l’importance pour nous. C’est une erreur. Dieu garantit et assure notre salut, et il nous le déclare, afin que, avec des cœurs mis au large, nous puissions parcourir

  1. Le mot ἀδόκιμος [adokimos], qui est rendu par « réprouvé, » signifie simplement « désapprouvé, » car c’est l’opposé du mot δόκιμοι [dokimos] qui se rencontre sept fois dans le Nouveau Testament, où il est toujours traduit par « approuvé. » Voir Rom. XIV, 18 ; XVI, 10 ; 1 Cor. XI, 19 ; 2 Cor. X, 18 ; XIII, 7 ; 2 Tim. II, 15 ; Jacq. I, 12.