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Page:Le Messager Évangélique, Vol. 2, 1861.pdf/469

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Le mur mitoyen détruit.

mur mitoyen de clôture, et ayant aboli dans sa chair l’inimitié. » Et encore : « Ayant effacé l’obligation qui était contre nous, laquelle consistait en ordonnances, et qui nous était contraire, ét il l’a abolie en la clouant à la croix » (Éphés. II, 14, 15 ; Coloss. II, 14). Tel est le grand fait publié par l’Évangile, afin que les pécheurs, — croyant que Dieu l’a opéré, que, dans sa grâce, il a passé par-dessus la barrière qui nous séparait de lui, — pussent, par la foi, la passer après lui et le rencontrer sur le terrain de la réconciliation.

Eh bien ! c’est précisément là ce que fait le Seigneur Jésus auprès du puits de Sichar. Là aussi, il y avait un mur mitoyen : les Juifs n’avaient point de relations avec les Samaritains ; et ils avaient raison. Le Seigneur lui-même avait dit aux douze : « N’entrez dans aucune ville des Samaritains » (Matth. X, 5). Dieu avait élevé toute espèce de murs de séparation, soit par les ordonnances de la loi, au milieu des patriarches circoncis, soit par l’épée du chérubin à la porte d’Éden. Or aucune main d’homme, ni même d’ange, ne pouvait, de sa propre autorité, ou dans sa propre force, toucher à une pierre d’une telle construction. David tenta de le faire et il faillit. (2 Sam. XIV). Mais Dieu voulait qu’il n’y restât pas pierre sur pierre, et ici, au puits de Sichar, Jésus anticipe le moment de l’accomplissement de cette volonté de son Père. Il passe par-dessus la barrière : il demande à boire à une femme samaritaine. C’était là renverser, d’une main puissante, les parois mitoyennes, et passer d’un pied ferme de l’autre côté des limites. Mais Celui qui les avait élevées en justice, peut les renverser en grâce par la justice ; et c’est ce que Jésus opéra, de fait, à la croix ; c’est ce qu’il anticipe ici.