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Page:Le Monialisme, Histoire galante (2e éd.), 1777.djvu/63

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Je ne manquai pas avant une heure d’aller me placer, et peu de temps après Susanne et Agathe entrerent.

Susanne.

Pourquoi me conduis-tu ici ? je n’y faisois pas attention : je ne veux pas y rester ; il peut me voir au parloir ou au parc.

Agathe.

Dans la circonstance d’une réconciliation comme celle que vous devez faire, aucun objet ne doit vous troubler.

Susanne.

Tu es une méchante, Agathe… Eh bien, que t’a-t-il dit ? son amour s’est il rallenti ?

Agathe.

Il m’a abordé comme un homme qui flotte entre la crainte et l’espérance ; mais lorsque je lui ai dit que tu consentois à le revoir, il a changé dans le moment, et ne se possédoit pas de joie.

Susanne.

Je le reverrai avec plaisir ; toute la nuit j’ai pensé à lui, et j’ai tout lieu de craindre ; car je vois bien qu’ici je ne pourrai lui échapper.