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Page:Le Monialisme, Histoire galante (2e éd.), 1777.djvu/79

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stant, De grace, ma chere amie, ayez donc pitié de moi : si vous sçaviez ce que je souffre, vous en seriez touchée. J’attends avec la plus grande impatience de vos cheres nouvelles, et suis pour la vie,

Votre fidele et sincere ami
Dom Delabrisse.

Je fus réellement touchée de sa lettre, et je lui répondis ainsi.

Monsieur,

Je ne puis me persuader que vous ayez dans l’idée que j’ai reçu en plaisantant les choses gracieuses que vous m’avez dites : si je vous ai fui et evité ; pourquoi êtes-vous si… ? Vous cherchez à me rendre sensible ; je ne sçaurois me contraindre, vous me faites éprouver à votre tour bien des choses que j’ignorois ; je ne suis pas une ingratte ; venez, vous en recevrez des preuves : dissipez vos craintes et tranquillisez-vous. Je suis extrêmement pressée, et ne puis vous en dire davantage. Adieu, jusqu’au plaisir de vous voir.

Votre bonne amie
Angélique.