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LA MAISON


Notre jardin

Nous avons le plus grand, le plus beau des jardins, et le plus grand des jardiniers : le bon Dieu.

Le plus beau des jardins, allongé entre la nappe bleue de la mer et l’eau du barachois lisse et brillant comme une glace. Voulez-vous un bouquet ? Le plus varié des bouquets ? En juin, nous n’aurions pu vous offrir que du muguet sauvage, des quatre-saisons et de modestes boutons d’or. Puis, les pois de mer ont marqué de pourpre et de violet la verdure du jardin qui bientôt après s’est aussi garni d’iris mauves.

Il en reste encore, et qui disparaissent à présent dans l’éclatant, dans le riche fouillis des autres fleurs ; les courants des pois s’entrelacent à ceux du jargeau bien fleuri et, joue contre joue, se tassent les trèfles, roses, blancs ou rouillés. Mais c’est en ce moment par-dessus tout le triomphe des marguerites…

Jamais dans les jardins soignés de main d’homme, jamais vous n’en verrez d’aussi belles.