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AUX PHLOX
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Christine est de plus en plus mal à l’aise.

Isabelle se lève et va chercher le thé. Isabelle veut ensuite mettre du lait dans le thé de Christine, mais Pierre s’interpose. Un thé au rhum est bien meilleur, allons ; que pense donc Isabelle d’offrir du lait ? Il faut un thé au rhum…

Christine prend un thé au rhum : il l’empêchera de voir à quel point son amie doit être malheureuse. Le feu a besoin d’être alimenté. Pierre commande durement à Isabelle. Un enfant crie dans la pièce voisine. Pierre le reproche durement à Isabelle. Christine sirote son thé au rhum, mange des tartines, et essaie de lier la chèvre et le chou ! essaie d’effacer à mesure les mauvaises impressions, s’efforce surtout d’avoir l’air de ne s’apercevoir de rien. D’ailleurs, Pierre est aimable pour elle ; Pierre semble bien convaincu que, du premier coup d’œil, elle admet avec lui qu’Isabelle est comme ceci, comme cela, qu’Isabelle est impossible, qu’Isabelle est romanesque et sotte ; il prend pour acquis que Christine est tout de suite son alliée, qu’elle lui aidera à réformer Isabelle.

Quand Isabelle peut à son tour parler, Christine apprend que le bébé fait de la température, que la bonne, qui fracasse la vaisselle dans la cuisine, ne sait rien faire, vient d’arriver et ne restera sans doute pas. Elle apprend qu’Isabelle est désolée de laisser dormir son piano ;