Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/191

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AU LARGE


Lest de l’âme, pesant bagage,
Trésors misérables & chers,
Sombrez. . . . . . .

Théophile Gautier.


Aux pays des autres étoiles,
Aux lointains pays fabuleux,
Le vaisseau sous ses blanches voiles
Nage au gré des flots onduleux.

Le ciel et l’Océan s’unissent
Au bord de l’horizon enfui ;
Les lourdes vagues s’aplanissent
Avec un long soupir d’ennui.

Dans cette immensité sans terme
Où se perd, tombe & meurt le vent,
Le sillage qui se referme
Marque seul la marche en avant.

O tristesse indéfinissable !
Accablement toujours nouveau !
Ne pas voir même un grain de sable,
Ne pas même entendre un écho !