Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/420

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


SOLEIL COUCHANT


Tu marchais tout en noir, avec un voile bleu.
Tes cheveux blonds flottaient, rejetés en arrière ;
Et le soleil couchant, comme un dernier adieu,
Laissait dans tes beaux yeux palpiter sa lumière.

Tu courais sans m’attendre au milieu des taillis.
Tes pieds foulaient la mousse où tu t’étais assise.
Les profondeurs du bois, à mes yeux éblouis,
Te cachaient dans les flots de leur ombre indécise.

Le soir autour de nous tombait en soulevant
Les feuillages épars et les verdures frêles ;
Et je croyais, trompé par les soupirs du vent,
Que tu venais de fuir avec un grand bruit d’ailes.




LA SOURCE


Tes yeux ont la couleur de la source où tu bois.
Les baisers que je prends sur tes lèvres pressées,
Font le doux bruit de l’eau qui glisse dans les bois,
Sur un lit de verdure et de feuilles froissées.