toutes les libertés de la vie privée, c’est-à-dire celles qui ne peuvent pas compromettre les intérêts publics. Enfin les ateliers de travail, les communautés et les corporations privées vivent dans une paix complète en respectant les prescriptions de la Coutume et du Décalogue. Grâce à ces institutions, les plus libres dont l’humanité ait joui jusqu’à ce jour ; grâce à la sévérité du climat, à l’absence des grandes richesses et à l’éloignement des principales voies commerciales, la foi religieuse et la paix publique se sont affermies mieux qu’elles ne l’ont jamais été sous les régimes de contrainte de l’antiquité et du moyen âge. Malgré leur multiplicité et leur enchevêtrement, toutes les croyances vivent en paix, parce que chaque citoyen a compris que le meilleur moyen de s’assurer les bienfaits de la liberté est de la défendre quand elle est attaquée chez les autres. Ces croyances acquièrent par l’émulation un haut degré de ferveur. Cependant le prosélytisme religieux se maintient dans de justes bornes : sous ce régime, en effet, l’opinion publique se fonde sur des faits plus que sur des paroles ; et elle admet que le premier titre d’un culte à la confiance des familles est la valeur morale qu’il donne aux croyants.
Parmi les quatre États-provinces de la confédération, le bas Canada (l’État de Québec) est