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« patronale ». Enfin, dans les diverses localités où chacune de ces formes domine, les modes d’existence de la population peuvent être caractérisés respectivement par les trois noms : « communauté », «  vie de famille », « patronage ».

Sous le régime de la propriété communale, le sol et les eaux appartiennent à une communauté. Les limites du territoire sont fixées de concert avec les communautés voisines ; mais, dans l’enceinte formée par ces limites, il n’est établi aucune subdivision. Nul membre de la communauté ne peut troubler, en quoi que ce soit, l’état du sol et de ses productions spontanées. Tous peuvent les récolter, toujours, par la chasse, la pêche et la cueillette ; souvent, en outre, par l’organisation du pâturage. Cette forme de la propriété est caractéristique pour les races simples du premier âge. Elle se restreint peu à peu dans les âges suivants. Dans l’âge de la houille, elle n’est guère représentée que par des lambeaux épars, si même elle ne disparaît complètement.

Sous le régime de la propriété familiale, le sol est subdivisé invariablement en petits domaines. Chacun d’eux procure la subsistance à une seule famille. Selon les coutumes de la Constitution, le domaine est exploité directement par les membres et les domestiques de la famille propriétaire. Celle-ci, constituée habituellement sous le régime de la famille-souche, reste dans