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§ 8

Comment l’âge de la houille et ses quatre grands empires justifient plus que jamais les traditions de la loi morale et du pain quotidien.

Les causes de la prospérité et de la souffrance ont donc été les mêmes dans tous les temps et chez toutes les races. Les faits relatifs aux anciens et aux modernes, que je viens d’exposer en deux chapitres, conduisent, en effet, à des conclusions identiques. Celles-ci, réduites aux points essentiels, se résument en peu de mots.

Tous les peuples ont subi les atteintes du mal, et se sont laissé envahir par certaines défaillances permanentes ou accidentelles. Toutefois, ils ont pu être réputés « heureux », quand ils ont possédé la stabilité et la paix. Les plus heureux ont toujours été et restent encore les moins signalés par l’histoire. Tous ont dû une partie de ce bonheur à la nature des lieux qu’ils habitent. Aucun d’eux n’a conquis impunément une grande célébrité : les plus fameux, après avoir étonné le monde par leur puissance, sont devenus, tôt ou tard, un objet de pitié ou de mépris ; pour plusieurs d’entre eux, la décadence n’a pas été seulement la perte de l’autonomie, mais la perte même du nom. Au milieu de ces nuances