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les trois mots qui la résument sont « liberté systématique, égalité providentielle, droit de révolte ». Il est donc facile de démontrer que ces formulas n’ont pas la clarté désirable, et qu’elles n’expriment point les besoins généraux qu’une bonne constitution sociale doit, avant tout, satisfaire.

Les enseignements de l’histoire et de la raison condamnent la liberté pratiquée sans contrepoids, ou même sans entrave formelle. Partout on réprime, dans l’enfance et la jeunesse, les inclinations, et chez les hommes faits, les actes qui sont incompatibles avec la paix publique. D’un autre côté, chez les races modèles, ces contraintes nécessaires se trouvent en présence de libertés légitimes. On peut même dire que la liberté et la contrainte sont, en quelque sorte, enchevêtrées par leur nature même. C’est ainsi que les meilleurs régimes appliqués à la direction de la jeunesse peuvent être nommés avec la même exactitude : « liberté d’éducation » ou « coaction paternelle ». La liberté et la contrainte sont conciliées dans chaque élément de la vie sociale et s’y pondèrent l’une par l’autre dans un harmonieux équilibre. Le problème est résolu par la Constitution essentielle : les sept principes établissent les règles communes à tous les peuples ; les coutumes familiales et sociales imposent la pratique spéciale à chaque localité.