Page:Le Play - La constitution essentielle de l’humanité, 1893.djvu/256

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de M. Thiers, professeur de métallurgie à l’École des mines de Paris, et la méthode que j’avais créée pour l’enseignement de cet art avait été signalée comme un modèle dans les pays étrangers (Aperçu préliminaire, § 2) ; d’un autre côté, mon enseignement social était écouté avec faveur par un groupe d’hommes voués aux arts usuels, à la politique, à l’administration, aux sciences et aux lettres. Cette situation donnait une satisfaction complète à mes goûts ; mais elle fut changée, à cette époque, par les deux effusions de sang survenues aux mois de février et de juin 1818. Le mouvement imprimé aux idées des classes dirigeantes par ces terribles événements, exerça sur ma situation personnelle une réaction à laquelle je ne pus résister. En juillet 1818, les hommes d’ordre et de liberté, de nouveauté et de tradition se trouvaient, pour la première fois en France, réunis par une commune pensée de réforme sociale. M. Thiers écrivait alors son livre sur la propriété ; et il se distinguait entre tous les réformistes par son ardeur. Averti et amené par Victor Lanjuinais, il vint me presser de résumer dans un livre renseignement social que lui vantaient ses amis ; il insista vivement, dût ce travail interrompre les études métallurgiques auxquelles il avait puisé plusieurs fois des arguments pour la défense du régime douanier qui avait ses sympathies.