Page:Le Play - La constitution essentielle de l’humanité, 1893.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’admiration de l’Europe, et qui s’accrédite aujourd’hui de plus en plus. Cette solution impliquait le changement de la coutume européenne qui jusque-là avait été fondée sur l’unité de croyance. La seconde question, au contraire, loin d’être résolue par l’esprit de paix, fut compromise par la violence qui, divisant les classes dirigeantes et les gouvernants, éclata à l’époque de la Fronde. Les coutumes de la souveraineté furent, en apparence, maintenues comme au temps des derniers Valois ; en fait, elles furent profondément modifiées avec le temps, sans le concours contradictoire des classes dirigeantes, c’est-à-dire dans un sens contraire aux libertés traditionnelles de la nation, par les mesures violentes et les manœuvres captieuses des gouvernants. Depuis l’époque de la Fronde, l’abîme s’est constamment creusé entre la nation et le principe de la souveraineté ; le mal s’est surtout manifesté, comme on le voit aujourd’hui plus que jamais, par la perte du respect qui est indispensable à la pratique de ce principe sous toutes les formes de gouvernement. J’ai dit dans la Bibliothèque, j’ai redit sommairement dans le chapitre V du présent livre, et enfin je viens de résumer dans cette conclusion, les causes qui, aggravant sans relâche les discordes politiques de la Fronde, ont créé « la question sociale ». Celle-ci n’a pu être résolue ni même abordée de 1871 à 1873, parce