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Page:Le Présent, année 1, tome 1, numéros 1 à 11, juillet à septembre 1857.djvu/184

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LES ÉVANGILES APOCRYPHES.

Les évangiles apocryphes ont été ainsi appelés parce que leurs auteurs sont inconnus. L’Église les a rejetés à cause de leur origine incertaine, quelquefois suspecte, des miracles surabondants dont ils sont pleins, et des singuliers travestissements qu’ils font subir à l’histoire des premiers temps du christianisme. Quelquefois ce sont des légendes accueillies par une crédulité naïve et empressée ; ailleurs on reconnaît facilement la main d’un hérétique qui voile industrieusement la personnalité divine de Jésus-Christ, et la décompose en apparences vaines, obscures, contradictoires. Ne leur demandez pas cette sincérité d’exposition, ce développement de doctrine, cette claire affirmation de la divinité de Jésus-Christ qui brillent dans les évangiles canoniques. En revanche, vous y trouverez sur la Vierge, sur saint Joseph, sur le jugement et la résurrection des détails curieux qui manquent aux livres sacrés. Il semble qu’une avide curiosité y ait fouillé quelques filons négligés par les livres saints, afin de dissiper tous les nuages, de concilier toutes les contradictions apparentes, de placer sous une pleine lumière et l’origine et la fin de l’œuvre réparatrice.

La plupart des évangiles apocryphes ont été composés dans le premier et le second siècle du christianisme, et nous les trouvons mentionnés par Origène au commencement du troisième. Abandonnant aux théologiens une tâche qui n’est pas la nôtre, nous les étudierons