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Page:Le Présent - Tome deuxième, 1857.djvu/247

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REVUE DES COURS PUBLICS.

En religion, il écrit sur la fui une Méditation et une Prière qui effrayent Voltaire : « Vous avez affligé ma philosophie, lui écrit celui-ci ; ne peut-on adorer l’Être suprême sans se faire capucin ? » Devant la douleur et la mort enfin, Vauvenargues s’écrie que le désespoir est la plus grande de nos erreurs. « Le malheur même, écrit-il, a ses charmes dans les grandes extrémités, car cette opposition de la fortune élève un esprit courageux et lui fait ramasser toutes ses forces, qu’il n’employait pas. »

Hélas ! la mort fut plus forte que lui. Mort prématurée et digne de tous les regrets ! Caractère pur et sévère qui me rappelle, à quelques égards et toutes proportions gardées, quelques traits de celui d’André Chenier ! Lui aussi, il a entrevu les cimes, il y aspirait, il y allait atteindre. Mais tous deux ont péri bientôt, comme deux charmants esprits que le dix-septième siècle a légués à l’âge suivant, et tous deux ils avaient « quelque chose là. »

Hector Laviron.