Qu’est-ce que le Cercle d’Or, madame, s’il vous plaît ?
— C’est le grand estaminet…
— Très-bien. Ô mœurs ! ô mœurs !… j’ai l’honneur de vous saluer.
M. Froissard entra dans le grand estaminet du Cercle d’Or, et il ne vit pas son fils. Cependant Aristide Froissard y était ; mais tant d’amis l’entouraient, que son père eut quelque peine à le découvrir d’abord. Enfin, il traversa des nuages de fumée de pipe, côtoya vingt tables et parvint enfin à s’asseoir auprès de son fils. »
Faut-il m’arrêter, ne plus citer, parler moi-même de la pluie, du beau temps, inventer aussi mon histoire ? ou bien êtes vous content de l’auteur, et achevez-vous le volume, après avoir vu l’échantillon ? Que faisait son fils Aristide ?
« Son fils Aristide jouait au domino.
— Pourriez-vous sortir un instant ?
— Ah ! c’est vous, mon père…
— Pourriez-vous sortir un instant ?
— Impossible dans ce moment : nous jouons la belle ; monsieur me doit cinquante consommations… mais parlez toujours.
— Ici ! y songez-vous ?
— Mais, sans Joute…
Et reprenant la partie un instant interrompue… — Trois et blanc.
— J’ai à vous parler de choses très-sérieuses.
— Raison de plus, cela ne souffre pas de retard.
— Encore une fois, voulez-vous sortir ?
— Trois partout… Si vous voulez attendre que la partie soit finie
— En avez-vous pour longtemps ?
— Jusqu’à deux heures… Blanc et quatre.
— Il n’en est que huit.
— Je n’en ai pas… allez !
— U s’agit de votre mariage, et vous voulez !…
— C’est vous qui voulez ; moi, je ne veux rien… Do nino ! reste à trente.
— Vous savez que je veux que ce mariage se fasse dans un mois ; j’ai mes raisons.
— Très-bien !… À vous la pose, monsieur !
— Je ne puis au milieu de ce bruit…
— Mais, puisqu’il s’agit de mon mariage avec mademoiselle de Neuvillette, je vous comprends à merveille.
— C’est qu’il faudrait songer à vous présenter chez ses parents.
— Cela se fera… Je passe mon double-six.
— Vous devez songer aussi à votre cadeau de noces. Il faut que nous allions ensemble choisir, acheter les objets d’usage.
— Nous irons. Domino !
— Ce n’est pas tout.
— Quoi encore ?…